Sur un bateau, il se sent vraiment chez lui ! « Il » parce qu’il préfère l’anonymat. Par contre « il » veut bien parler de son métier et de sa passion de la mer.

C’est à bord du Lady Tahiti que le jeune breton occupe le poste de deuxième capitaine, mais il préfère « mate », à l’anglaise ! Car à bord, c’est dans la langue de Shakespeare que l’ensemble du personnel s’exprime.

Né sur les côtes bretonnes, de parents travaillant dans le milieu maritime, la « Grande Bleue » devient très vite son terrain de jeu et après avoir hissé les voiles et caboté sur les vagues de l’Océan comme tout jeune garçon du Grand Ouest, « il » choisit l’école de la marine marchande à Marseille.

Pour lui, pas de question existentielle sur son avenir professionnel. Son cap est tout tracé et après ses diplômes en poche et avoir gravi les échelons de la profession, le voilà désormais « mate » sur un yacht amarré sur le quai Napoléon du port Rayon. « Le propriétaire du bateau a acheté la concession ce qui est un avantage certain car nous avons toujours notre place dans le port. De plus notre emplacement sur le quai principal nous met à l’abri de la houle et nous sommes au calme car il n’y a pas trop de passage sur le quai, contrairement à d’autres ports où les voitures peuvent circuler ».

Mais pour le jeune « mate », ce n’est pas le seul atout majeur que possède l’emplacement du port Rayon car en tant que responsable d’équipage, la proximité de la gare SNCF se révèle essentielle pour les jeunes matelots, souvent originaires d’Australie et d’Afrique du Sud. « C’est pratique pour eux car ils sont privés de moyens de locomotion et ils peuvent ainsi rejoindre sans problème leurs amis eux aussi en escales dans les ports azuréens ».

Un jour, le « mate » du Lady Tahiti sera certainement « Pacha » à son tour. Une casquette qu’il coiffera à force d’expérience et d’humilité. Deux qualités essentielles pour faire les bons choix quand on est en mer. Une philosophie qui ne s’apprend pas forcément à l’école, mais bien au fil des années passées en mer car en dépit de l’aide précieuse des nouveaux instruments de navigation et de météo, le bon sens et la prudence restent de mise dans l’analyse d’un responsable de bateau engagé pour assurer la sécurité de son équipage et de ses passagers.

Article K.NATTON