Biodiversité

Aujourd’hui nous agissons pour contribuer au maintien de la biodiversité des écosystèmes marins

« Si on continue comme ça, la mer ne ressemblera plus à rien »

Un message alarmant, lancé par Alexandre Joskowicz, Maitre de port principal au Port Camille Rayon : « Nous devons tous essayer de changer nos habitudes même si depuis quelques années déjà, nous avons pris conscience des efforts qu’il reste à faire pour continuer à améliorer la propreté de l’eau ».

« Conscients d’avoir profité et souvent saccagé une nature exceptionnelle pour des raisons économiques, nous pouvons et nous devons inverser la tendance. Redonnons à la mer ce qu’elle nous a déjà tant donné. Pour cela, nous lançons un projet de « nurserie à poissons » dans le port. Un procédé qui aura le double avantage de remettre les écosystèmes sur de bons rails et de soutenir les activités économiques qui restent liées au port ».

Des huttes de biodiversité pour rétablir le cycle naturel dans les ports

Lors de leur retour vers leur habitat littoral d’origine, une partie des post-larves se retrouve dans les zones abritées des ports, qui semblent, à première vue, être adaptées pour leur développement. Pourtant, jusqu’à 100% de ces post-larves peuvent disparaitre, car la conception des quais droits et un manque évident d’habitat en font de véritables pièges pour ces jeunes poissons qui se retrouvent sans protection face aux prédateurs.

Le Biohut®

est un habitat artificiel, installé le long des quais et/ou sous les pontons. Composé d’une cage en acier remplie de coquilles d’huitres (cage nourriture), associée à une cage vide (cage protection), il protège les post-larves et les nouvelles recrues quand, agressées par des prédateurs, elles cherchent à se rapprocher de l’habitat.

Le procédé Biohut® vise donc à restaurer le cycle naturel. Les quais et les pontons deviennent alors de véritables refuges pour de nombreuses espèces aquatiques. Elles ont ainsi plus de chances de survivre et donc de contribuer à l’accroissement des populations adultes.

Alors qu’elle ne représente que moins d’1% de la surface totale des océans, la Méditerranée recense près de 7% des espèces marines mondiales de poissons. La partie occidentale de la Méditerranée (Golfe du Lion notamment) est une des zones les plus diversifiées avec près de 350 espèces de poissons. Pourtant cette biodiversité est menacée par les pollutions mais également par les aménagements côtiers qui réduisent les habitats disponibles. C’est pourquoi nous devons agir aujourd’hui pour maintenir cette richesse et préserver nos poissons de demain.

Opération de restauration écologique des fonctions de nurserie : Rapport d’activité intermédiaire – Années 2020-2024 (pdf)

Petite histoire d’un grand cycle de vie

Selon les espèces, les femelles de poissons peuvent pondre jusqu’à un million d’oeufs. Ces oeufs, une fois fécondés, dérivent au large au gré des courants, avant d’éclore. Ils font alors partie du plancton. De cette manière, les larves vont pouvoir coloniser de nouveaux territoires. Quelques semaines plus tard, selon un calendrier propre à chaque espèce, elles quittent les masses d’eau océaniques pour retourner vers leur habitat d’origine. A ce stade, on parle de post-larves. Très vulnérables, les scientifiques ont évalué le taux de mortalité des post-larves à plus de 95% au cours de la semaine qui suit la phase de colonisation de leur habitat et ceci principalement par prédation. Finalement, seules quelques post-larves parviendront à s’installer, et une seule deviendra adulte et contribuera à son tour au renouvellement de l’espèce. La phase post-larvaire est une étape cruciale du cycle de vie car son bon déroulement contribue à l’augmentation des stocks halieutiques de poissons.

Mr. Alexandre Joskowicz 38 ans , jeune Maître de port principal du Port Camille Rayon, nous explique sa vision mais également son engagement pour la biodiversité.

« La biodiversité est avant toute chose une valeur en soi que l’on pourrait même qualifier de valeur universelle. Condition sine qua non au bien-être et à la santé des êtres humains : toutes les sociétés et cultures de notre planète sont tributaires d’une nature vaste et diversifiée.
Au quotidien, nous pouvons constater les divers volets écosystémiques d’un travail pour le développement de la biodiversité : la pollinisation des cultures, le maintien d’un sol fertile pour la production alimentaire, la transformation de déchets et de polluants, la régulation des ravageurs des cultures par leurs ennemis naturels, la mise à disposition de matières premières pour l’industrie ou encore la production de médicaments… On dénombre un grand nombre d’avantages économiques.
Dans ce cas, il semble évident que travailler à développer la biodiversité et protéger l’écosystème c’est également participer à l’économie, la vie sociale, la vie culturelle et bien entendu un apport indéniable à l’esthétisme ambiant.
La biodiversité est le patrimoine naturel que nous laissons en héritage aux générations futures.
Notre société en est donc responsable éthiquement et moralement »